Le pluriel au quotidien

 

Nombreux sont les foyers qui comptent plusieurs chiens élevés ensemble ou bien qui accueillent durablement un deuxième chien pour diverses raisons (volonté de redynamiser un chien plus âgé, souci d’apporter un peu de gaieté et de jeu après le décès du copain du chien qui se retrouve seul, sauvetage suite au décès du premier maître du chien…). Il n’est pas si évident de trouver ses marques, que chacun respecte l’autre presque spontanément.

 

On essaie de faire des associations de chiens et cela ne fonctionne pas toujours. Le chien de la maison a t-il vraiment besoin d'un nouveau copain ou est-ce une envie d'humain ?

Alors plutôt que d’imposer une proximité qui peut vite devenir une contrainte pour les toutous et générer stress et énervement, il faut prendre le temps de construire la nouvelle harmonie, le nouvel équilibre. Et tout commence par une première rencontre en mouvement, détaché si l’environnement s’y prête pour laisser les chiens communiquer. Il faut ensuite travailler et imaginer de nouvelles routines qui vont associer les chiens par le plaisir, le maître étant « à la manœuvre ! Balade tranquille en commun (avec deux humains !), respect du besoin de calme du chien adulte, revoir l’implantation des paniers, des gamelles, accepter les particularités de chacun (sur le mode de couchage, la vie en extérieur, le rythme de vie…), organiser les séances de jeu en séparé au départ. Traiter à égalité les chiens est aussi primordial pour éviter protection de ressources, de territoires ou d’humains. Le maître qui connaît bien son premier chien doit faire l’effort de lui associer celui qui lui ira le mieux en termes de caractère, de comportement, d’âge, de condition physique, lorsque cela est possible. Il conviendra donc de gérer la cohabitation dans plusieurs registres qui sont la nourriture/ la boisson, les jouets, les relations avec les humains et les territoires. Ne pas imposer une promiscuité de couchage ou d’alimentation mais privilégier des endroits séparés, de manière à limiter les raisons d’énervement et de surexcitation.

 

Cette vie au pluriel canin s’apprend pas à pas, elle doit s’adapter au contexte de vie, aux situations de présence et d’absence des maîtres et oblige à dédoubler son temps : il est recommandé de dissocier aussi les chiens pour un apprentissage du petit nouveau en séparé, pour respecter le besoin de courir du plus grand ou du plus sportif des deux et ceci de manière régulière. Cette nouvelle cohabitation a aussi un coût en multipliant les frais de véto, alimentation, jouets, paniers, matériel de balade, voire aménager le véhicule.

 

Les relations entre les chiens évoluent chaque jour au gré de l’humeur, des rencontres de congénères, des sessions de courses poursuites dans le jardin, de parties de mordillements. C’est la recherche d’un ajustement perpétuel qui va garantir la paix, la bonne entente et la joie de voir les toutous heureux ensemble !

 

Article rédigé en décembre 2018.